La ville en un point flou, loin derrière. Une bande d'ocre et d'argile paressant sous les feux de midi et le trot de black horse se répercutant au nord et au sud, libre de tout obstacle. Puis, soudain à l'orée du chemin, une plaine tranquille pour planter tente et tabac. J'y ai obtenu ma première fragrance. Une note amère, végétale, éloge à la route et...
Ce soir-là était sec et aride. Dans un saloon miteux, nos regards se sont croisés. Ses cheveux avaient l’odeur de la liberté, la sauvagerie des grands espaces. De sa peau s’échappait une fragrance de tabac léger, volatile et doré. Elle est partie une nuit, poussée par l’appel des hautes plaines. Parfois, son souvenir vient me caresser telle une brise...
Il y avait sa silhouette massive, se découpant dans l'aube naissante. Et ses mains cherchant dans le cours d'eau pépites et poussières d'or. C'était un ancien minier, venu avec pelle et pioche découvrir de nouveaux filons. Il m'a enseigné la patience et le lent séchage du tabac. J'ai accroché au mur ses outils, souvenir de trésor jamais trouvé et d'amitié...
À notre première chevauchée, il s'est cabré et m'a fait tombé de selle. Un pur sang fier et sauvage.Depuis, je ne l'ai jamais vraiment dompté.D'égal à égal, nous parcourons plateaux et vallées.Sa cadence est devenue mienne.J'ai crée un tabac pour mon vieux compagnon, un hommage semblable à son pelage,puissant et noir